dimanche 27 avril 2008

Choix d'échelles de mesure

13 February 2006 14:46

Rym Chabchoub a écrit le message suivant: ___________________________________________________________

Bonjour tout le monde,

Je dispose de plusieurs échelles mesurant le même concept. Quels sont les critères qu'il faut utiliser pour choisir la meilleure échelle?

Il m'est arrivé de trouver des versions réduites de plusieurs échelles, des items ayant été supprimés après factorisation. Doit-on choisir la version initiale (complète) ou peut-on se contenter de la version réduite?

Je vous remercie d'avance pour votre réponse

Folded text

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7 commentaires:

Mourad Touzani a dit…

13 February 2006 18:55
Afef Ben Zine El Abidine a écrit le message suivant:
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Bonjour tout le monde,
Je pense qu'il faut choisir l'échelle la plus utilisée par les chercheurs et qui satisfait aux mieux les critères de fiabilité et de validité. Il faut prendre en compte également la nature de l'unité d'analyse: par exemple, pour le meme construit de confiance, si l'unité d'analyse est la marque, on ne peux pas appliquer une échelle de mesure conçue pour les relations interpersonnelles.
Je pense également qu'il faut choisir l'échelle initiale au lieu des versions réduites.
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Mourad Touzani a dit…

17 February 2006 20:06

Salim Moussa a écrit le message suivant: ___________________________________________________________
Dans le texte qui suit, je reviens sur la question qui se rapporte au choix des échelles de mesures.
J’essayerai, dans un premier temps, d’apporter des éléments de réponse. Par la suite, je formulerai un petit commentaire sur ce qui a été dit par l’un des membres de ce groupe.
Prenons d’abord comme exemple le cas qui suit :
Après avoir fouillé de fond en comble la littérature, deux chercheurs qui s’intéressent à l’étude du concept du Need for Cognition (en sachant qu’ils œuvrent indépendamment l’un de l’autre) se sont rendu compte qu’il existe 2 échelles de mesure pour ce concept. L’échelle originale étant composée de 34 items (X=34). Quant à l’échelle réduite, elle comporte 5 items uniquement (x=5). Des travaux antérieurs ont démontré que ces deux échelles produisent des structures factorielles unidimensionnelles (pour X=34 comme pour x=5) et qu’elles possèdent des propriétés psychométriques satisfaisantes (alphas de Cronbach 0,81 et 0,77). La question : laquelle des deux faut-t-il retenir ?
A ce stade, il importe de préciser que les questions de recherche des ces deux chercheurs peuvent être formulées comme suit: Le chercheur n°1 : Qui sont les individus qui ont continuellement besoin de procéder par raisonnements ? En quoi sont-ils différents des autres ? Le chercheur n°2 : Le besoin de procéder par raisonnements agit-t-il négativement sur l’attitude à l’égard des publicités à contenu émotionnel ?
A mon avis, le choix de l’échelle doit se faire en gardant en tête la question centrale de la recherche.
J’explique… ! Pour le chercheur n°1, il serait plus adéquat de faire appel à l’échelle originale (X=34). En effet, celle-ci permet de mieux identifier les individus auxquels le chercheur s’intéresse et de toucher toutes les manifestations possibles du NFC.
Le chercheur n°2 peut, à mon avis, se contenter de l’échelle réduite (x=5). Celle-ci permet, d’ailleurs, de capturer d’une manière satisfaisante l’essence du concept en question et d’éviter le risque d’alourdir le questionnaire.
Revenons maintenant sur ce qui a été dit par l’un des membres du groupe. Selon ses propos, « il faut choisir l'échelle la plus utilisée par les chercheurs». A mon avis, cet argument n’est pas assez convainquant. Supposons que le chercheur n°1 (versus le chercheur n°2), dans sa revue de la littérature, tombe sur une méta-analyse des travaux sur le NFC. Grâce à ce document, il se rend compte que l’échelle réduite (vs originale) est de loin l’échelle la plus utilisée.
Est-ce une bonne raison pour abandonner la version originale (vs réduite) ? …
A bientôt.
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Mourad Touzani a dit…

20 February 2006 17:59
Mourad Touzani a écrit le message suivant: ___________________________________________________________
Comme je voulais en avoir le coeur net, j'ai mené ma petite enquête sur l'échelle du Need for Cognition.
Je suis donc tombé sur la référence suivante :
Lord, K.R., Putrevu, S., (2003), Probing the dimensions of the need for cognition, Advances in Consumer Research Volume 30, pp. 103–104.
Cette référence est disponible sur le site de l’ACR http://www.acrwebsite.org/searchproceedings.asp
Dans cet article, deux études sont présentées. Dans la première étude, menée aux Etats-Unis, l’ACP aboutit à 9 facteurs dont la valeur propre est supérieure à 1. La factorisation en axes principaux aboutit quant à elle à 4 facteurs. Dans la deuxième étude, qui est menée en Australie, la version réduite à 18 items a été administrée. Quatre facteurs ont été trouvés.
Moralité de l’histoire : beaucoup de choses ont été publiées et continuent à être publiées. Mais il faut rester vigilant et ne jamais se départir de son esprit critique. _________________________________________________________

Mourad Touzani a dit…

23 February 2006 20:42
Salim Moussa a écrit le message suivant: ___________________________________________________________
SVP, lisez attentivement ce passage:
“A team of classically psychometrically trained researchers wanted to measure the construct of a yak (un yak est un animal mammifère ruminant des steppes désertiques de haute altitude d’Asie centrale). They did not bother to carefully conceptually define what a yak consists of. Instead, they went out and found a horse, which was much more convenient because plenty of previous researchers have published items to measure the horse construct. They factor-analyzed the horse items and found that the four legs items correlated well, formed a unidimensional factor, and provided the necessary four indicators to meet the requirements of the oracular veterinarian, LISREL. They dropped the two single items measuring the enormous head and the shaggy coat. They did not load on the legs factor. Multitrait-multimethod (MTMM) analysis of the “four legs” scale revealed that it converged very nicely with all other measures of land mammals (with the conspicuous exception of kangaroos) and that it showed low discriminant correlations with most measures of reptiles and all measures of fish. Subsequent researchers appreciated the nice psychometric properties of the “four legs” measure of the yak and thus it became established as the measure of yaks in all the leading journals.” (Rossiter, 2005, p.23). _________________________________________________________

Mourad Touzani a dit…

24 February 2006 21:12
Nadia Gouta a écrit le message suivant: ___________________________________________________________
Bonsoir tout le monde,
Je trouve que l'idée de Rossiter (le Yak) est bien marrante :) ! Et je suis d'accord, il y a une sorte d'automatisme, une certaine "mécanisation" qui règne en quelque sorte sur les recherches quantitatives en marketing; on se préoccupe de la fiabilité, la validité et des autres critères et indices et on passe parfois à coté de ce qui le plus important : le sens et l'interprétation..
Je trouve également qu'il y a une idée commune traduite par le paragraphe que Salim a sélectionné et celui que j'ai sélectionné pour mon premier email/post (celui qui est extrait de l'article d'O'Guinn (1988), que j'ai fait joindre sur notre forum) : Le choix des sujets et des axes de recherche. Faut-il suivre les autres chercheurs et refaire ce qui a déjà été fait (étudier les chevaux) ou bien étudier ce qui est nouveau et/ou ce que nous aimerions vraiment étudier (les yaks)?!
Guemmesson (2001) dit que la recherche académique se ramène à quatre stratégies de base : la curiosité, le courage, la réflexion et le courage. Il utilise une métaphore et appelle la recherche : un diamant; un diamant dont chaque facette nous éclaire sur une partie différente de la réalité pour les recherches en marketing. Il dit également qu'un diamant, ça brille et ça luit. Il serait fantastique que la recherche scientifique puisse illuminer nos esprits/enrichir nos connaissances… (Je vous invite vivement à lire cet article, je l'ai fait joindre sur le forum; personnellement, je l'ai classé parmi les meilleurs articles que j'ai lus jusqu'à maintenant).
Merci Mr Mourad pour les photos, et tant qu'on y est, on pourrait mettre pas nos photos aussi, on se reconnaîtra peut être plus facilement! Je commence :)!
Bonne soirée à toutes et à tous!
A très bientôt! _________________________________________________________

Mourad Touzani a dit…

18 septembre 2012
Maryem Trabelsi a écrit le message suivant:
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SVP je veux choisir comment choisir un instrument de mesure si on est en face d'un grand nombre d'échelles valides et fiables?
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Mourad Touzani a dit…

18 septembre 2012
Mourad Touzani a écrit le message suivant:
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Bien évidemment, les échelles doivent être valides et fiables. Il est préférable d'utiliser des échelles qui ont fait leurs preuves dans un grand nombre de recherches (et de préférence des recherches publiées dans des revues bien classées). Il faut également étudier le degré de cohérence de l’échelle avec la problématique étudiée. La signification des items de l’échelle doit correspondre à celle recherchée. La longueur des échelles est importante : on choisira des échelles longues pour une variable centrale du modèle et une échelle courte, pour une variable moins importante. Enfin, on préférera une échelle qui a déjà fait ses preuves dans le même contexte culturel que nous ou dans un contexte culturel proche. J’espère ne rien avoir oublié. Bon travail.
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