lundi 28 avril 2008

Méthodologie de la présentation orale

03 April 2006 09:41

Fatma Choura a écrit le message suivant : ___________________________________________________________

Bonjour tout le monde,

Je voudrais attirer l'attention sur l'importance de la méthodologie orale d'une communication, d'un mémoire ou de n'importe quel autre travail de recherche. En fait, c'est un sujet que j'aborde avec des amis à chaque conférence et qui a été relancé lors du congrès de l'ATM. Je profite donc de la possibilité de partager la discussion sur ce sujet avec vous. En assistant à quelques communications, j'ai remarqué qu'on n’arrive pas toujours à bien comprendre le message transmis par la personne qui présente ; au bout de quelques slides, on s'ennuie et on n'arrive pas à suivre et on se retrouve avec des questions qui ne sont pas toujours pertinentes.

Le premier point concerne le respect du timing, on vous accorde 15 minutes mais on se retrouve encore au stade de présentation des hypothèses et pire des sous-hypothèses. A ce rythme, on est dans les 30 minutes par présentation et je me demande si on a même entendu les 10 dernières minutes du discours.

On se retrouve avec trop de définitions, plein d'auteurs, plein de théories et surtout énormément d'hypothèses et de sous hypothèses. Sachez qu'en procédant ainsi, on n'arrive pas à vous suivre. Je ne dis pas qu'il ne faut pas présenter tout ça mais il faut savoir FILTRER!!

C'est clair qu'un auteur a envie de montrer les efforts qu'il a investi dans la préparation de son travail et de montrer qu'il sait beaucoup de choses ; mais tout le monde n'a pas le même engouement que lui; il faut donc savoir l'intéresser! Un autre volet sur lequel j'ai envie d'attirer l'attention concerne les questions qu'on pose suite à la présentation de communication. On trouve des questions du genre pourquoi vous n'avez pas fait ça au lieu de ça? Pourquoi vous n'avez pas travaillé sur cette variable au lieu de l'autre? Pourquoi cette échelle et pas une autre? Dans certains cas, c'est pertinent de s'interroger sur la pertinence d'un choix et sur la justification d'un choix mais je pense qu'il ne faut pas balancer ces questions à toutes les reprises. Et là, je me permet de citer la réaction de M. Mourad Touzani à l'une de ces catégories de questions en répondant POURQUOI PAS?

Oui, chacun d'entre nous fait un choix et on ne peut pas travailler sur tout en même temps? Vous pouvez vous poser vous même la question pour essayer.

On a élaboré des méthodologies de réaction, des guides de présentation écrites de mémoires, on exige de nous des modalités de présentation écrite dans une conférence ou une revue, mais il faut sérieusement s'interroger sur les normes de présentation orale, tout en gardant les spécificités personnelles de chacun. Chacun a ses propres manières d'attirer son public et de s'imposer dans une salle; chacun doit improviser à sa manière pour se différencier.

Bonne rentrée et à bientôt

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2 commentaires:

klibi Manel a dit…

Je suis tout à fait d'accord avec Madame Choura et j'ajouterais que les tableaux de synthèse ou schémas peuvent être une solution efficace pour gérer le temps et faciliter la compréhension

Mourad Touzani a dit…

15 janvier 2009
Mourad Touzani a écrit le message suivant:
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Parmi les comportements qui sont susceptibles d’agacer les membres d’un jury de soutenance lors de la première partie de la soutenance (speech), en voici quelques-uns que j’ai eu l’occasion d’observer plus d’une fois :

1. La récitation: réciter son speech comme un élève du primaire récite une récitation (ou comme les commentateurs du dimanche sportif sur TV7 donnent les résultats des matchs).
2. Parler au mur: ne pas garder le contact visuel avec les membres du jury.et, pire que tout, tourner le dos au jury pour lire le Power Point sur le mur, alors que le contenu du Power Point se trouve en face, sur l’ordinateur.
3. Le prof qui terrorise: focaliser sur un seul membre du jury (généralement celui qui lui fait le plus peur) et omettre de regarder les autres membres du jury.
4. La lecture: lire son speech sur une feuille.
5. Le renversement des rôles: prendre un ton professoral, ou pire encore celui d’un instituteur de l’école primaire.
6. Le « haut débit »: essayer de placer un speech de 20 minutes en 15 minutes.
7. Le « très bas débit »: parler de façon lente, monotone et monocorde au risque d’endormir l’audience.
8. La séduction: essayer de séduire un ou plusieurs membres du jury avec le regard, la parole ou une attitude vestimentaire provocante.
9. Le mauvais timing: terminer son speech plus tôt (« c’est tout ? ») ou plus tard que prévu (« vous avez dépassé le temps imparti de 4 minutes »).
10. Le manque de modestie: utiliser le « je » ou le « nous » de façon excessive et tenter sans arrêt de se mettre en valeur.
11. La voix qui irrite: se mettre à crier ou, au contraire, avoir une voix que le jury a du mal à entendre.
12. L’accent surfait: se mettre à parler avec un accent parisien ou branché ou encore snob, pour donner une autre image de soi ou se conformer à un style différent.
13. Le paralangage: parler du document plutôt que de la recherche (« dans le chapitre 2, nous avons développé… »). La présentation orale ne doit pas faire référence au document.
14. Les abréviations « in »: utiliser des expressions abrégées du type « le quali », « la méthodo », « la compta ».
15. Le rire nerveux: rire à outrance lorsqu’un membre du jury fait une plaisanterie, rire après ce que l’on croit être une plaisanterie, ou avoir un sourire crispé tout au long de la soutenance.
16. La pseudo-interactivité: se mettre à poser des questions au jury, pendant la présentation.
17. La danse nerveuse: se mettre à se balancer d’avant en arrière ou de droite à gauche.
18. Le faux bilinguisme: passer à l’arabe pour illustrer certains propos ou ponctuer le discours de « linkers » en arabe (« maanaha », « mathalan » et « ala khater » et autres). Choisir une langue, c’est
l’assumer jusqu’au bout.
19. Les expressions qui en jettent: utiliser des mots et des expressions dont l’objectif est d’impressionner n’impressionne pas du tout le jury qui sait tout de suite si le candidat maîtrise ou non le vocabulaire en question.
20. Le trou de mémoire: paniquer et oublier ce qu’on allait dire. C’est sans doute la moins grave des erreurs que l’on puisse commettre lors d’une soutenance.

Cette liste n'est en aucun cas exhaustive. Elle complète les remarques précédentes qui ont été faites sur le sujet.
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